Le brame du cerf à Chambord

À la frontière du parc de Chambord

Assis dans le 4x4 du domaine, nous traversons les chemins forestiers interdits au public, et déjà, une forme de déconnexion s’installe. La nature nous enveloppe peu à peu. Les arbres, majestueux, défilent de part et d'autre. 

L’observatoire, notre nid pour la soirée

En approchant de l’observatoire, l’atmosphère change. La fin de l’après-midi se fait sentir et un parfum léger s’installe dans les sous-bois. Devant nous, une ancienne ferme solognote, réhabilitée en observatoire, nous accueille. Tout est fait pour que l’immersion soit totale, pour que la nature, et plus particulièrement les cerfs, ne nous remarquent pas. Ce lieu chargé d’histoire et de mystères semble suspendu dans le temps.

Déjà, tout prêt, nous entendons les premiers raires. Ces rugissements profonds, presque gutturaux, percent l'air frais du soir. Ils résonnent dans la forêt comme une invitation, ou peut-être un avertissement. Nous nous arrêtons un instant, silencieux, écoutant cette symphonie sauvage. Impossible de ne pas ressentir un frisson parcourir l’échine. 

La puissance des raires

Les acteurs du soir sont déjà en place. Deux cerfs majestueux semblent dominer la clairière. D’un coup, l’un d’eux pousse un raire puissant. L’autre lui répond. Le son, profond, semble vibrer dans l’air, comme un avertissement.

Un combat imminent ?

Chaque instant semble s’étirer. Les deux cerfs s’approchent lentement l’un de l’autre, tout en respectant une distance prudente. Pourtant, ils se contentent de se toiser, comme dans une danse où chaque geste est calculé.  
 
Nous retenons notre souffle. Le moindre mouvement pourrait déclencher un combat. Mais, soudain, comme par un accord tacite, les deux adversaires se détournent l’un de l’autre. Pas de combat ce soir. 

Un jeune cerf foule l’herbe de la prairie, à bonne distance toutefois des deux maîtres de la place. Devant lui, une biche, superbe, sort également du bois. Elle détale en direction du centre de la place : quelle course ! Le jeune cerf la poursuit, langue pendante. Mais en une seconde, il s’arrête net !

La biche poursuit son chemin, le jeune cerf semble percevoir une limite invisible à ne pas franchir. Peu téméraire, il n’ira pas se confronter aux maîtres des lieux qui, de leur côté, n’ont même pas pris la peine de lui jeter un regard… La biche s’en est allée, le jeune cerf retourne dans sa forêt…  

L’apparition des marcassins

Dans le calme revenu, un mouvement attire à nouveau notre attention. À la lisière de la forêt, alors que la lumière est presque éteinte, des ombres rapides se déplacent. Ce sont des marcassins, accompagnés de leurs parents. Les petits, insouciants, courent et jouent dans la prairie, sans se préoccuper des cerfs majestueux qui les entourent. Leur énergie contraste avec la stature des cerfs et leur espièglerie apporte une légèreté amusante à cette soirée empreinte de solennité. 

L'oscurité complice

Alors que le soleil se couche définitivement derrière la ligne des arbres, la forêt change d’aspect. La pénombre enveloppe tout, et les raires des cerfs semblent résonner encore plus fort dans cette obscurité naissante. 

Une émotion qui reste

Lorsque la nuit est entièrement tombée, Armonie nous invite à quitter l’observatoire. Nous descendons en silence, mais nos esprits sont encore bercés par les raires des cerfs qui continuent de résonner dans la forêt.

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